En Synthèse :

  • Le monde s’engage sur la rampe de sortie de crise… mais, pour la plupart des entreprises, les choses n’en deviennent pas plus simples pour autant.
  • Tensions sur les chaînes d’approvisionnement, retour de l’inflation, pénurie de main-d’œuvre : voici autant de défis qui entravent le retour à la normale.
  • La « normalité » est d’ailleurs une situation qui peut sembler bien terne après la montée d’adrénaline qu’ont connu beaucoup d’entreprises au début de la crise.
  • Enfin, les chefs d’entreprise doivent être prêts à naviguer à vue dans un monde où rien ne sera plus jamais comme avant.

Bien qu’aucune zone du monde ne soit vraiment débarrassée du COVID-19, et bien que de nouveaux variants viennent raviver les craintes voire les restrictions, nous sommes indéniablement entrés dans une phase de reprise économique. Les entreprises et industries à travers le monde se rétablissent même plus vite qu’elles ne l’auraient imaginé.

Toutefois, cette période de renouveau comporte son lot de défis à relever. Et nombre d’entre eux s’avèrent tout aussi éprouvants que la crise elle-même.

Déséquilibres et Tensions Persistants

Le COVID-19 a mis une énorme pression sur nos entreprises et nos économies. Le plus dur de la crise a beau être derrière nous, l’après-crise que nous vivons actuellement s’accompagne néanmoins de défis considérables.

L’un des premiers d’entre eux est la tension sur les chaînes d’approvisionnement critiques. De nombreuses industries à travers le monde sont actuellement confrontées à une pénurie de matières premières et de ressources essentielles.

Les restrictions et confinements locaux ont forcé certains fournisseurs à réduire leur production et ont durablement perturbé les réseaux et infrastructures de transport (par exemple les ports). En conséquence, de nombreux producteurs ont été confrontés à de graves difficultés d’approvisionnement en pièces ou matériaux. Ils ont accumulé des retards de production et de livraison de plus en plus importants et peinent maintenant à répondre à la demande refoulée des consommateurs.

Qui plus est, ces problèmes logistiques sont encore aggravés par une pénurie de main d’œuvre et par la hausse du coût de l’énergie et des matières premières.

La pénurie de talents est un autre des facteurs qui entravent la reprise économique, notamment aux États-Unis, où l’on estime que 24 millions de travailleurs ont quitté leur emploi entre avril et septembre 2021. Ce phénomène dit de « Grande démission » est notamment dû à l’évolution des mentalités et des attentes professionnelles, à la lassitude psychologique et au sentiment général de mécontentement qu’expriment certains travailleurs – en particulier les jeunes, les travailleurs précaires, et ceux à qui l’on a demandé de revenir au bureau à temps plein après avoir goûté aux joies du télétravail. Ce manque de main-d’œuvre ne facilite certainement pas la tâche des entreprises qui s’efforcent de stabiliser ou de rétablir leurs opérations.

Les goulots d’étranglement sur les chaînes d’approvisionnement et les tensions sur le marché du travail ont d’ailleurs fait grimper les prix comme les salaires, accélérant la résurgence de l’inflation dans les économies développées. Le taux d’inflation de la zone euro a atteint un niveau record de 5 % en décembre 2021, tandis que l’inflation américaine s’établissait à 6,8 % pour l’année. En fonction de leur secteur d’activité, de leur situation financière, de leur degré d’internationalisation, etc., les entreprises doivent élaborer des stratégies ad hoc pour relever ce nouveau défi.

Ajoutez à cela la fin des programmes de relance ou de soutien portés par les gouvernements dans de nombreux pays, la volatilité croissante de la demande des consommateurs, l’incertitude quant au comportement des marchés boursiers… La liste des défis à relever dans le monde post-COVID est bien longue.

Et si la Crise Nous Manquait..?

Alors que le gros de la crise semble être derrière nous, certains dirigeants d’entreprise et leurs équipes témoignent de ce qui ressemble bien à des symptômes de gueule de bois. Souvenez-vous du printemps 2020 et de la frénésie que nous avons connue au début de la crise, quand nous avons soudainement été obligés de trouver des moyens innovants d’assurer la continuité de l’activité dans des circonstances inouïes. Le sentiment d’urgence qui régnait alors a quelque part agi comme une injection massive d’adrénaline : accélération des prises de décision, renforcement des efforts, efficacité accrue des interactions grâce à un élan inédit de cohésion et de solidarité… Les organisations et les équipes ont été incitées à donner le meilleur d’elles-mêmes et ont éprouvé quelque chose qui s’apparente au sentiment d’implication totale que le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi appelle « état de flow ».

Ce sentiment d’exaltation est indéniablement retombé alors que nous revenons à des conditions plus « normales ». Après s’être habituées à fonctionner à 100 à l’heure, les entreprises doivent accepter de revenir à des vitesses de croisière plus tranquilles. Ce qui n’est pas toujours facile à admettre.

Un Monde Nouveau

En apparence, le monde d’après ressemble beaucoup au monde d’avant. Pourtant, il est fondamentalement différent. Les diverses mesures de confinement appliquées dans le monde entier ont radicalement changé la façon dont les gens considèrent le travail, la consommation, leurs interactions sociales, leurs rapports aux marques, etc. Et la plupart de ces changements sont durables.

Qu’il s’agisse de l’évolution des pratiques de voyage, de l’avènement du Metaverse, des exigences accrues des consommateurs en matière d’exemplarité sociale et environnementale ou encore de l’exode hors des grandes villes, la crise liée au COVID a enclenché un certain nombre de tendances de fond qui changent radicalement la donne pour les entreprises.

Les consommateurs et les marchés sont encore en train d’ajuster leurs usages et leurs modes de consommation. Ce qui signifie que les entreprises naviguent aujourd’hui à vue en terra incognita.

 

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Valerie Zeller

Valérie Zeller est Chief Marketing Officer de Sciforma. Ses intérêts :  la transformation digitale, la gestion du changement, l'exécution des stratégies d’entreprise. Partagez et commentez sur twitter: @valeriezeller